vendredi 29 juillet 2011

L’islamisation de la Turquie

L’islamisation de la Turquie semble bien être un développement irréversible.

Le « Parti pour la justice et le développement », AKP (Adalet ve Kalkınma Partisi) au pouvoir en Turquie depuis 2002 a procédé à un glissement progressif du pays vers l’islamisation.
Aujourd’hui, après les dernières élections, il est clair que la République laïque établie par Atatürk en Turquie, appartient au passé.

Certes, l’AKP n’a pas obtenu la majorité des deux tiers au Parlement qui lui aurait permis de modifier la Constitution et de fonder une République islamique, mais elle n’en est pas très loin. Il lui suffira de rallier quelques députés d’autres partis pour parvenir à ses fins.
On peut donc s’attendre à une nouvelle Constitution turque d’ici la fin de l’année et sans doute à une présidentialisation du pouvoir. Il semble déjà que les forces armées qui ont été traditionnellement « Garants de la Constitution laïque » sont aujourd’hui infiltrées par des agents islamiques, et ce n’est sans doute qu’un début.

Il est clair que sous l’impulsion de l’AKP la Turquie a pris ses distances avec le monde occidental pour se rapprocher de plus en plus de ses voisins arabes avec la nette ambition de se mettre à la tête du Moyen Orient et du monde musulman. Plus encore, la Turquie semble vouloir s’aligner sur les forces radicales islamiques se rapprochant ainsi de l’Iran, des Frères musulmans en Egypte, du Hamas à Gaza et du Hizballah au Liban.

Le virement des relations intimes qu’avait Israël avec la Turquie auquel nous sommes témoin n’est donc pas du au comportement d’Israël dans ses relations avec le monde arabe mais bien à cette nouvelle orientation de la politique étrangère turque sous l’impulsion du parti AKP au pouvoir.

Dans ces conditions il va de soit que les orientations islamiques de la politique étrangère de la Turquie vont elles-mêmes évoluées en conséquence. Nombreux sont ceux qui estiment qu’au Proche-Orient se formera bientôt une coalition qui inclurait l’Iran, la Turquie, l’Egypte, Gaza, le Liban, la Syrie, (qu’Asad reste en place,ou qu’il soit remplacé par des proches des Frères musulmans).

Les conséquences pour Israël sont évidentes : Au fur et à mesure que s’écoulent les jours, se confirme l’idée que les tentatives de «rapprochement » entre la Turquie et Israël n’étaient qu’un acte tactique ponctuel de la part du gouvernement d’Erdogan. Cela s’est avéré clairement lors des déclarations de ce dernier à la clôture d’un congrès palestinien à Istanbul il y a quelques jours. A ses dires : « Les relations avec Israël ne pourront s’améliorer qu’après que ce Pays aura présenté ses excuses pour les victimes qu’il a causées en attaquant le Mavi Marmara ,payé des indemnités et levé le blocus maritime sur Gaza ».

Rappelons que la coopération entre la Turquie et l’Iran a connu un essor considérable ces dernières années sur les plans économique, militaire, commercial énergétique et stratégique. On estime aujourd’hui à 15 milliards de dollars le volume des échanges entre les deux pays.
Ahmet Davutoglu effectue actuellement une tournée dans d’autres pays du Moyen Orient, afin de discuter des développements politiques dans la région et principalement de la situation en Syrie. Dans ce cadre, il s’est déjà rendu en Egypte, en Libye et en Arabie Saoudite.
Lors de la conférence de presse qu’il a accordée à l’issue de cette visite, il a précisé, « que la Syrie était un pays ami, cher à la Turquie et à l’Iran », et « que ces trois pays formaient une seule et même famille ».
Il est donc évident que des excuses de la part d’Israël au sujet des événements du « Mavi Marmara » n'auraient changé en rien la politique anti-israélienne de cette Turquie qui s’achemine de plus en plus vers un régime islamique et autoritaire.
Comme le mentionne le Prof.E. Inbar dans son étude sur le sujet publiée dernièrement par le centre de recherche « Begin-Sadat » (BESA), Israël ne devrait pas hésiter à adopter une politique nettement critique envers le gouvernement d’Erdogan sous peine d’être perçu comme faible et désemparé.
Face à cette situation qui émerge sous nos yeux, seule une dissuasion israélienne dans tous les domaines qui serait nettement perçue par tous ses voisins et en premier lieu par la Turquie, pourrait permettre d’éviter un confit régional d’une gravité sans précèdent.

Parallèlement Israël se doit de continuer d’informer l’opinion publique turque de ses positions car une large partie de ce public ne soutient pas l’AKP et marque de sérieuses réserves quant aux tendances islamistes de son gouvernement. Le capital de sympathie pour Israël qui existe encore au sein cette élite turque laïque intellectuelle et militaire n’est parait-il pas négligeable…Et c’est là une lueur d’espoir pour l’avenir de la région.
Z.T.

samedi 16 juillet 2011

Un echec de plus de tentative de solution du conflit

Une fois de plus le Quartet ne réussit pas à amorcer une solution au conflit

Réuni le onze juillet dernier à Washington dans l’objectif de trouver un terrain d’entente pour relancer de nouvelles négociations entre les Israéliens et les Palestiniens, le Quartet s’est séparé sans qu’un communiqué ne soit publié en raison de l'écart entre les parties.

Saëb Arekat,chargé des négociations pour l’Autorité palestinienne ,s’empressa de déclarer à l’AFP qu’ « Il n'existe aucune autre option pour quiconque que de soutenir la démarche palestinienne à l'ONU pour demander l'adhésion à part entière de l'Etat de Palestine sur les frontières de 1967 ….Il est temps pour la communauté internationale de soutenir la tentative palestinienne pour obtenir l'adhésion de l'Etat de Palestine sur les frontières de 1967, parce que cette démarche préserve le processus de paix et le principe de la solution à deux Etats, que ruine Israël ».


Un diplomate occidental pour sa part expliqua ainsi l’échec du Quartet : « Les Palestiniens sont censés obtenir les frontières de 1967 avec des échanges de territoires et les Israéliens voulaient en retour la reconnaissance d’Israël comme la patrie des Juifs, mais il n’y eu aucun accord sur cette question ».

Cela a d’ailleurs été confirmé par le porte-parole de l’Autorité palestinienne, Nabil Shaat, qui a dévoilé que "la Russie a joué un rôle important dans l’absence de publication d’une déclaration du Quartet en empêchant l'adoption d'une résolution appelant les Palestiniens à reconnaître Israël comme un Etat juif en échange de la ratification des frontières de 1967, comme base de négociations".

Il est donc claire que les Palestiniens se disent prêts à adopter « le principe de la solution à deux Etats » mais cela en maintenant fermement leur exigence du retour en Israël de centaines de milliers de « réfugiés palestiniens » misant ainsi sur la disparition à terme d’Israël en tant qu’Etat juif.

Rien de nouveau, c’est encore et toujours ce refus arabe de reconnaître l’existence même d’Israël en tant qu'Etat juif qui fait obstacle à toute solution du conflit. Cela a déjà commencé en 1922, date de la décision de la Société des Nations de créer en Palestine un Foyer Nationale pour le peuple juif “compte tenu des liens historiques du peuple juif avec la Palestine “.Rappelons que l'article 80 de la Charte des Nations unies maintien la validité de cette décision, comme d'ailleurs tous les droits accordés à tous les Etats et les peuples sur la base des documents internationaux existants y compris ceux adoptés par la Société des Nations.

Arrivera-t-on un jour à ce que les grandes puissances et les instances internationales comprennent enfin la cause fondamentale du conflit et agissent en conséquence ?

Z.T.

Dr Zvi Tenney Ambassador of Israel (ret)www.zvitenney.info

lundi 4 juillet 2011

Les faits sur la situation à Gaza que nombreux s’obstinent à ignorer

Les faits sur la situation à Gaza que nombreux s’obstinent à ignorer

-Israël assure le transfert de près de 6000 tonnes de marchandises par jour vers la bande de Gaza. Cela représente 260 camions, qui entrent via le point de passage terrestre de Kerem Shalom.
La quantité de marchandises transférée dépend uniquement des commandes de l’Autorité Palestinienne et peut atteindre jusqu’à 400 camions en une journée (soit 12000 tonnes de marchandises) si l’Autorité Palestinienne le désirait.

- Selon un rapport du mois d’avril 2011 de la Banque Mondiale, l’éducation et la santé à Gaza sont d’un niveau comparable à celui des pays de la région et du monde entier. En outre, les palestiniens bénéficient d’une baisse récente du chômage.

- La Croix Rouge, par la voix de sa directrice adjointe à Gaza, Mathilde Redmatn a affirmé le 21 avril. 2011 qu'il n'y a pas de crise humanitaire dans la bande de Gaza.
Les images et les cours métrages des marchés et des magasins d’alimentation et de vêtements à Gaza publiés dernièrement sont éloquent sur ce point.

- Le correspondant du New York Times, Eithan Brunner est dernièrement entré à Gaza et a pu se rendre compte de la réalité de la vie quotidienne sur place. Dans son reportage, il note que la première chose qui l’a frappée est la présence de nombreuses voitures neuves de luxe. Le prix de l’essence est le tiers du tarif pratiqué en Israël.
Le parc automobile n’est pas la seule preuve que la situation à Gaza n’est pas à plaindre .Il note entre autres que le milliardaire palestinien Monib al Masri vient de construire deux luxueux hôtels à Gaza et ouvre le mois prochain son deuxième centre commercial, dans lequel il a investi plus de deux millions de dollars.

-Depuis sa prise de pouvoir dans la bande de Gaza en 2007, le Hamas a tiré des milliers de roquettes sur les principaux centres de population israéliens, mettant ainsi en danger les vies d’un million d’habitants

- Afin de protéger les citoyens israéliens contre ces attaques de roquettes perpétrées des années durant par le Hamas, Tsahal a donc imposé un blocus maritime sur la bande de Gaza. Cela en raison des tentatives répétées du Hamas de faire passer clandestinement des armes de plus en plus meurtrières vers la bande de Gaza par voie terrestre et maritime. Il est par là même indispensable que l’Armée Israélienne contrôle toutes les marchandises avant de les transférer vers la bande de Gaza.

- D'ailleurs, un accord vient d'être passé par Israël et l'Egypte, pour que les marchandises soient débarquées dans le port égyptien Al-Arish, ou à Ashdod, où elles seront vérifiées pour empêcher tout transport d'armement, puis acheminées par voie terrestre jusqu'à Gaza.
Notons en plus que la frontière entre la bande de Gaza et l’Egypte est désormais en permanence ouverte à Raffah.

-La flottille qui se prépare à accoster à Gaza pour la « libérer » et lui apporter une aide humanitaire est donc en train de créer une histoire qui n’existe pas.

-La Marine Israélienne est résolue à maintenir le blocus maritime sur la bande de Gaza indépendamment des diverses provocations lancées par des organisations internationales qui ont pour but de délégitimer Israël et son droit à protéger ses citoyens des tirs de roquettes du Hamas.

--Selon le droit international, l’imposition de ce blocus maritime est légale car Israël se trouve dans une situation de conflit armé avec l’organisation terroriste du Hamas, l’entité dirigeante de la bande de Gaza. Le Hamas est d’ailleurs reconnu comme étant une organisation terroriste par les Etats-Unis et tous les pays membre de l’Union Européenne.

-Ce blocus maritime imposé sur la bande de Gaza est légal tant qu’Israël ne bloque pas l’accès des ports et des côtes de pays qui ne sont pas impliqués dans le conflit entre Israël et le Hamas. Selon le droit international, Israël doit également continuer à communiquer publiquement sur le blocus maritime auprès des belligérants et des États neutres.

-Selon le droit international, si un blocus maritime est mis en vigueur, aucun navire (civil ou ennemi) ne peut entrer dans la zone concernée. Par conséquent, conformément au droit international, Israël est en droit d’intercepter un navire qui tente de violer le blocus maritime dans les eaux internationales.

-Le simple fait qu’un navire prenne le départ dans l’intention de violer un blocus maritime, indépendamment de la marchandise qu’il transporte, est considéré comme une violation du droit maritime international, selon le Droit des Opérations Maritimes.

-Étant donné que les organisateurs de la flottille ont déclaré publiquement, leur intention claire de violer le blocus maritime légal imposé par Israël sur la bande de Gaza, Israël est en droit de prendre des mesures opérationnelles dès que la flottille aura appareillé.

-Dès l’instant où la flottille pour Gaza pénétrera dans les eaux internationales, les soldats de la Marine Israélienne vont relayer des avertissements explicites aux capitaines des navires en réaffirmant qu’Israël est en droit d’imposer un blocus maritime sur la bande de Gaza. Si la flottille décide d’ignorer ces avertissements, Tsahal tentera de prendre contrôle des bateaux pacifiquement et si besoin est par l’utilisation de la force comme le permet le droit international..

Z.T.

Dr Zvi TenneyAmbassador of Israel (ret)www.zvitenney.info