vendredi 27 juillet 2012


Quand Abbas tente de masquer sa véritable position 

Condolezza Rice, l'ancienne secrétaire d'Etat aux affaires étrangères de Georges Bush,  avait rapporté dans un ouvrage publié l'an passé, "No higher honor", une conversation avec Mahmoud Abbas lors d'un voyage à Ramallah en mai 2008. Ce dernier lui aurait expliqué, suite à l'offre de paix d'Ehoud Olmert, alors premier ministre: "Je ne peux pas dire à 4 millions de Palestiniens que seuls 5.000 d'entre eux pourront renter chez eux." C'était une façon d’exprimer le refus palestinien d'une offre de paix israélienne pourtant "très généreuse": Olmert ratifiait un retrait  à peu près total d'Israël sur les lignes d’avant juin 1967 et concédait la division de Jérusalem.

Interrogé le 7 juillet dernier sur la seconde chaîne israélienne, Abbas nia totalement cette conversation .avec Condolezza Rice : "4 millions ?... je n'ai absolument pas dit ça... Cette conversation n'a jamais existé.".

Insistant, l'interviewer israélien, Dany Koshemaro, évoqua alors un autre entretien datant de mai 2009 et rapporté par Jackson Diehl rédacteur en chef adjoint du "Washington Poste", où Abbas avait justifié son refus de signer la paix estimant insuffisante l'offre d'Olmert. "Le fossé est encore très profond" avait-il déclaré.  Abbas nia également  le rapport de ces propos: "Je n'ai pas dit ça."

A la suite de cette interview télévisée, la réponse de Rice fut claire et immédiate. Le 10 juillet, quelques jours après l’interview, elle fit déclarer par son assistante, Georgia Godfrey: "Dr. Rice maintient son compte rendu de la conversation et ce qu'elle a écrit dans son livre".
Jackson Diehl pour sa part a précisé (rappelant la présence d'un témoin): "Je maintiens l'article que j'ai écrit en 2009 sur l'entretien que nous avons eu mon collègue Fred Hiatt et moi-même, ainsi que toutes les citations qu'il contient."

Ainsi, faut-il le rappeler, après Yasser Arafat en septembre 2000 à Camp David puis en janvier 2001 à Taba, Mahmoud Abbas le "modéré"a donc bien refusé en mai 2008 une offre concrète de paix incluant le retour presque total d’Israël aux lignes d’avant juin 1967 y compris le partage de Jérusalem.
Faut-il le souligner une fois de plus, le conflit israélo-palestinien n'est donc pas un conflit territorial que l'on pourrait régler par la fameuse formule "la paix contre les territoires". 

En effet alors que le Hamas déclare ouvertement que l’objectif des Palestiniens est l’anéantissement de l’Etat d’Israël par la lutte armée, Mahmoud Abbas lui, représentant les Palestiniens "modérés", a en fait  exactement le même objectif, différant du Hamas par le choix des moyens pour y parvenir .Ne déclare-t-il pas qu’il  ne peut pas renoncer au droit au retour en Israël  des millions de réfugiés palestiniens ?. "Je ne peux pas leur dire qu'ils ne pourront pas rentrer chez eux."  Une exigence qui signifie en clair la disparition d'Israël comme État juif.


Ainsi donc aussi bien pour les Palestiniens extrémistes que pour ceux "modérés" que représente Abbas, la paix ne signifie pas "l'existence de deux Etats, l’un juif et l’autre palestinien, vivant côte à côte dans la paix et la sécurité", selon la formule consacrée, mais bien la disparition pure et simple d’Israël.

C'est d'ailleurs là, semble-t-il, la raison  des multiples préalables que Mahmoud Abbas oppose aujourd’hui à toute reprise de  négociation,  la rendant impossible et prévenant ainsi tout risque de signer un accord qui "mettrait  fin définitivement au conflit", renonçant ainsi à son objectif fondamental dans ce conflit. 

Le monde occidental rendrait un fier service aux Palestiniens s’il leur faisait comprendre qu’une telle position qui dénie le droit d’existence d’Israël, refusant tout accord avec lui, ne les mènerait nul part. Cela d’autant plus que le statut juridique de la Judée et de la Samarie au regard du Droit international (comme l’a définit dernièrement la Commission Lévy) laissait à Israël le droit de continuer d’y installer des implantations de sorte que, comme les avait déjà prévenu le roi Hussein de Jordanie,  il  n’y aura plus bientôt assez de terres pour y établir un Etat qui, de toute façon et dans le meilleur des cas, reste extrêmement problématique .
Le retour à un rapprochement des Palestiniens de Cisjordanie avec la Jordanie et ceux de Gaza avec l’Egypte et cela sous forme de confédération, ne serait-il pas la meilleure solution pour eux ?

Z.T.           

Dr Zvi Tenney
Ambassador of Israel (ret)
www.zvitenney.info
 

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