Ci bas un exposé de l’ Abbé Alain Arbez ,prêtre à Genève, sur les liens profonds qui unissent le Judaïsme et Israël à l’Eglise chrétienne
ainsi qu'une analyse historique des véritables raisons
du conflit palestino israélien .
Z.T.
L’Eglise du Christ est enracinée dans le
judaïsme
Cet éclairage théologique et historique élémentaire fait encore
trop souvent défaut à de nombreux Chrétiens, peu conscients du fait que l’Eglise
du Christ est enracinée dans le judaïsme, et que, comme l’a rappelé maintes et
maintes fois le pape Jean Paul II au cours de ses 28 ans de pontificat, le
destin du christianisme est intimement lié à celui du judaïsme. Benoît XVI puis
François ont repris le même flambeau, montrant ainsi que les remises à jour de
Vatican II sont irréversibles.
Quand les Chrétiens peinent à reconnaître la réalité
incontournable de l’Etat d’Israël sous sa version moderne comme prolongement
historique de la promesse de la terre au peuple élu, ils ne respectent pas
l’identité spirituelle et culturelle de leurs frères juifs déjà tant éprouvés au
cours des siècles. De plus, ils scient de manière suicidaire la branche sur
laquelle ils sont greffés ! Car le christianisme n’est pas un état d’âme
humaniste flottant au gré d’idéologies du moment, c’est une religion,
profondément ancrée dans l’histoire du judaïsme, et en dehors duquel elle n’a
aucun sens.
Israël, un îlot de démocratie depuis toujours menacé par ses
voisins
Il faut admettre que les événements du Proche-Orient, tels qu’ils
sont continuellement relatés par les médias occidentaux, brouillent toujours
davantage la perception, par les Chrétiens, de ce double enjeu de la survie
d’Israël, pour les juifs d’abord, pour les chrétiens ensuite. Israël est un îlot
de démocratie, depuis toujours menacé par ses
voisins.
Pour comprendre quelque chose à la géographie de cette région, il
faut regarder l’histoire. Pour s’y retrouver, entre positions
israéliennes/juives et revendications palestiniennes/islamiques, il faut
repréciser qui est qui, et qui fait quoi.
A suite des circonstances de l’histoire de ces vingt derniers
siècles en Terre sainte, voici que deux peuples se réclament d’une même terre.
Israël/Palestine.
A quoi cela correspond-il?
Il faut d’abord rappeler en préalable que si l’on parle des
Israélites et d’Israël depuis 3500 ans, il n’a en revanche jamais existé d’état
palestinien…
Les cartes géographiques actuelles de divers pays arabes et
musulmans, (y compris dans les livres scolaires des élèves des Territoires sous
autorité palestinienne) mentionnent le nom de PALESTINE pour toute la région qui
va de la Méditerranée au Jourdain; et Israël n’y figure pas!
…
Cette affirmation récente et englobante de la palestinité
résiste-t-elle à une analyse historique ?
La Bible
Le nom d’Israël gravé sur la stèle du pharaon Meneptah, successeur
de Ramsès II, nous ramène à 1200 avant notre
ère.
Cet indice archéologique est important pour comprendre la suite,
car cela signifie qu’un ensemble de populations vivant en terre de Canaan,
devenue Eretz Israël pour s’affranchir de la tutelle égyptienne, a émergé comme
réalité politique sous la forme d’une confédération de tribus
sémitiques.
Un peuple hébreu autochtone, itinérant, déjà près de dix-huit
siècles avant notre ère, avec Abraham, était donc présent dans le pays de
Canaan. La dynamique d’une alliance entre Dieu, son peuple et sa terre avait
donné la paix pour seule ambition à cet Israël en gestation, autour d’une
éthique authentiquement pionnière par rapport aux civilisations environnantes,
mais aussi grâce à un culte original, en lutte permanente contre les fausses
divinités.
Ainsi, lorsque nous ouvrons la Bible, premier ou nouveau
Testament, nous voyons qu’il y est question du pays des Juifs, de la Judée,
d’Eretz Israël, et de pays voisins infiniment plus puissants et constamment
envahisseurs. Mais l’appellation « Palestine » n’apparaît nulle part
!
Les Philistins
Les Philistins sont des navigateurs venus des îles de la mer
Egée
Le terme moderne « Palestinien » vient de « Philistin »; c’est
sous ce nom que la Bible évoque des populations étrangères localisées dans une
bande de terre côtière étroite, recouvrant à peu près l’actuelle Gaza. Les
Philistins de l’antiquité sont des navigateurs venus des îles de la mer Egée ;
c’est-à-dire des Grecs. Leur langue est une langue indo-européenne, pas une
langue sémitique. Les Palestiniens d’aujourd’hui qui revendiquent depuis 1967 la
palestinité peuvent difficilement être les descendants de ces anciens
Philistins, mais sont plutôt issus de populations arabes et turques ne remontant
de loin pas jusqu’à cette époque antique.
Yehuda
La première mention de Palestine, ou Philistie, contrée peuplée de
Philistins, remonte à Hérodote, quelque cinq siècles avant notre ère, mais cela
ne vise en aucun cas l’ensemble du territoire des Juifs : celui-ci reste appelé
pour la partie nord : Israël, et pour la partie sud : Yehuda, Judée, Juda,
c’est-à-dire pays des Juifs, dans les édits et sur les pièces de monnaie
frappées par les gouverneurs perses au 4ème siècle avant JC.
Judea Capta
Absurdité anachronique de ces catéchismes qui parlent de « Jésus
sur les chemins de Palestine »
Il y a deux mille ans, à l’époque de Jésus de Nazareth et de ses
disciples, tous Juifs, personne ne parle de « Palestiniens ». On ne connaît que
les Philistins, peuple guerrier ennemi d’Israël, venu de la mer, pas du
désert.
(D’où l’absurdité anachronique de ces catéchismes qui nous parlent
de « Jésus sur les chemins de Palestine »… Cela concorde avec le mythe d’un
Jésus palestinien, en harmonie avec le Coran, qui considère Jésus comme un
prophète musulman ! Or Jésus est né juif d’une mère juive à Bethléem de Judée,
il est mort juif à Jérusalem, et pour les Chrétiens il est Fils de
Dieu.)
L’inscription est « Judea capta », la Judée conquise ; ce n’est
pas « Palestina capta »
En 70 de notre ère, Titus, fils de l’empereur Vespasien, détruit
le Temple de Jérusalem et réprime brutalement le peuple juif. A cette époque, on
trouve des pièces romaines représentant une femme juive en deuil, sous un
palmier, symbole de la Judée : l’inscription est « Judea capta », la Judée
conquise ; ce n’est pas « Palestina capta »…
Palestina
:
C’est après la deuxième révolte juive contre Rome, en 135, que
l’empereur Hadrien débaptise la Judée pour l’appeler Palestina, (du nom de la
bande côtière philistine), tout comme il change, également, le nom de Jérusalem,
qu’il a fait raser, en Aelia Capitolina ; Si Rome interdit provisoirement
aux Juifs l’accès à leur capitale millénaire Jérusalem, dans le reste de la
Judée/Palestine la majorité de la population reste néanmoins juive, malgré la
présence de quelques colons grecs et romains, et elle peut continuer à vivre et
à pratiquer ses coutumes sur sa terre ancestrale Eretz
Israël.
….. Il est clair qu’Eretz Israël a une place centrale dans la
Bible qui est commune aux Juifs et aux Chrétiens, et Jérusalem y est citée six
cent fois. « Que ma langue reste attachée à mon palais si je t’oublie,
Jérusalem »! dit le psalmiste.
Les Chrétiens sont donc eux aussi directement concernés par le
sort réservé à leurs frères aînés juifs, ainsi que par l’avenir de cette région
unique au monde, appelée terra sancta.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire