Le conflit
israélo-palestinien devenu marginal au Moyen Orient.
Il semble que les
Etats-Unis,qui ont œuvré pour un début de rapprochement diplomatique entre
Israël et les Palestiniens, espèrent encore qu'une solution négociée du conflit
auquel ces derniers sont confrontés, contribuerait à résoudre d'autres problèmes
dans la région.
Mais nombreux sont les
analystes indépendants qui n'y croient guère. C’est le cas entre autres de
Salman Shaikh, Qatari, Directeur du Brookings Doha Center et spécialisé dans
la médiation et la résolution des conflits au Moyen-Orient et en Asie du
Sud
A leur avis il y a quelques années, la reprise
des négociations israélo-palestiniennes après trois ans d'interruption, aurait
constitué un événement majeur pour tout le Moyen-Orient. Ce n'est plus le cas
aujourd'hui tant la région est accaparée par ses tensions religieuses, ses
troubles politiques et ses difficultés économiques.
En effet depuis la rupture des précédentes
négociations israélo-palestiniennes en 2010, des régimes autoritaires ont été
renversés en Tunisie, en Egypte, en Libye et au Yémen, l'extrémisme islamiste a
étendu son influence et les affrontements entre sunnites et chiites se sont
multipliés.
En Syrie, le bilan de
plus de deux ans de guerre civile dépasse 100.000 morts et en Irak, les
violences sont redevenues quasi-quotidiennes, avec plus de 1.000 personnes tuées
ces derniers mois, le pire bilan depuis 2009 selon l'Onu.
S'y ajoutent les
tensions liées au programme nucléaire de l'Iran et les turbulences politiques en
Egypte qui ont tourné ces jours derniers en affrontements entre l’armée et les
Frère musulmans faisant de nombreuses victimes.
Au dire de ces
analystes, les chances de résoudre l'une ou l'autre de ces crises majeures
n'augmenteraient sans doute aucunement si, par miracle, Israël et les
Palestiniens parvenaient enfin à un accord politique et
territorial.
Ceux qui
jugent possible un tel accord à brève échéance sont si rares que nombreux
s'interrogent sur l'implication dans le dossier israélo-palestinien du
secrétaire d'Etat américain, John Kerry, alors que tant d'autres dossiers
méritent son attention dans la région.
Il parait d’ailleurs que les dirigeants
musulmans eux mêmes ont de plus en plus de mal à attribuer au seul Etat d'Israël
tous les malheurs des Palestiniens, un discours qui leur a longtemps permis de
balayer les critiques sur leur incapacité à engager des réformes pourtant
indispensables.
Il semble bien que les
soulèvements politiques ont montré depuis 2011 que les pays concernés ne
pouvaient plus se permettre de négliger leurs propres difficultés, à commencer
par leurs faiblesses économiques auxquelles un accord de paix entre Israéliens
et Palestiniens ne changerait absolument rien.
Z.T.
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