Le statut juridique
du "Mandat pour la Palestine" est-il encore actuel ?
La revue
américaine "Mythes et réalités", un
guide du conflit arabo israélien a pour
slogan: "The truth may not always win, but it is always right ".
Dans l’esprit de cette approche son Président Eli E. Hertz, a dernièrement publié une
analyse détaillée du statut juridique
international du "Mandat pour la Palestine" publié par la Société des Nations en
1922 et qui ,à son avis ,reste encore aujourd’hui un document juridiquement
contraignant.
L’origine de ce Mandat
remonte à la Déclaration Balfour de Novembre 1917.Mais alors que cette
Déclaration a simplement exprimé le point de vue de la Grande-Bretagne en faveur
de "l’établissement en Palestine d’un foyer national pour le peuple
juif", le Mandat lui en revanche,
est un accord multilatéral contraignant qui établit le droit légal des
juifs à s’installer n’importe où dans la zone géographique appelée la Palestine
comprise entre le Jourdain et la mer méditerranée, une légitimité inchangée en
droit international.
Le Mandat n’était pas
une décision adoptée à la sauvette par la communauté internationale. L’ensemble
de la Société des Nations – 51 pays – l'étayait en déclarant à l’unanimité le
24 Juillet 1922: "... Considérant la reconnaissance accordée au lien historique
du peuple juif avec la Palestine et aux motifs de la reconstitution de leur
foyer national dans ce pays…."
Le Mandat distingue
clairement entre les droits politiques se référant à l’autodétermination juive
en tant que constitution politique naissante et les droits civils et religieux,
se référant aux garanties des libertés individuelles égales pour les résidents
non-juifs en tant qu’individus.
Pas une seule fois les Arabes ne sont mentionnés en tant que peuple dans le Mandat pour la Palestine. Nulle part dans le document il n’y est octroyé de droits politiques aux Arabes.
Pas une seule fois les Arabes ne sont mentionnés en tant que peuple dans le Mandat pour la Palestine. Nulle part dans le document il n’y est octroyé de droits politiques aux Arabes.
L’article 5 du Mandat
stipule clairement que "Le mandataire [Grande-Bretagne] aura la
responsabilité de veiller à ce qu’aucun territoire de Palestine ne soit cédé ou
loué, ou en quelque façon placé sous le contrôle du Gouvernement d’une
puissance étrangère". Le territoire de la Palestine a été exclusivement
affecté au Foyer national juif.
L’article 6 stipule
que "l’administration de la Palestine, tout en s’assurant que les droits et
la position des autres couches de la population ne sont pas lésés, devra
faciliter l’immigration juive dans des conditions appropriées et devra
encourager, en coopération avec l’Agence juive visée à l’article 4,
l’installation des Juifs sur la terre, y compris les terres domaniales et les
terres incultes non requises à des fins
publiques".
Cet article précise donc que
les implantations juives sont, non seulement permises, mais sont en fait
encouragées. Les colonies de peuplements juives en Judée et Samarie seraient par conséquent parfaitement
légales.
Il faut rappeler que
le Mandat a par la suite été légitimé et confirmé par l’article 80 de la Charte des Nations
Unies qui reconnaît la validité permanente des droits accordés à tous les Etats
ou peuples, ou des instruments internationaux déjà existants, y compris ceux
adoptés par la Société des Nations. La Cour Internationale de Justice a
d’ailleurs, de manière constante, reconnue la survivance de ce Mandat après la
disparition de la Société des Nations.
Le droit politique à
l’autodétermination en tant qu’administration politique pour les Arabes, a été
garanti par la Société des Nations, dans quatre autres Mandats: le Liban, la
Syrie, l’Irak et la Transjordanie. La proposition de l’ONU en 1947 de partager
la Palestine entre un Etat juif et un Etat arabe a été, comme on le sait, rejeté
par les Arabes et est donc nulle et non avenue.
Pour autant toute
tentative de nier les droits du peuple juif en Palestine toute entière, et de
lui y refuser l’accès et le contrôle reconnus et affirmès officiellement par la
Société des Nations, serait en contradiction au cadre juridique du Mandat, le
seul définissant officiellement encore aujourd’hui, le statut de la Palestine.
Aussi longtemps que
les Nations Unies ignoreront et refuseront ces obligations, une paix véritable
entre Israël et ses voisins arabes restera probablement aléatoire
.
Je suppose qu’en faisant cette
analyse Eli E. Hertz ne s’est fait aucune illusion que cela
pourrait changer en quelque chose l’atmosphère et les positions liées au
conflit….Mais il fallait dire cette vérité... Et c’est une bonne chose de
faite !
Z.T.
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