Où en sont les
Palestiniens aujourd’hui ?
A la veille de la
tentative palestinienne d’obtenir le
statut d’Etat non membre à l’ONU, il est important de souligner et de faire
constater à tout observateur objectif
qu’aujourd’hui la moitié des
territoires palestiniens, la bande de Gaza, est sous le contrôle du mouvement
terroriste Hamas, et que l’autre moitié, la Cisjordanie, est, pour ce qui est
des zones A et B, sous celui d’un leader , Mahmoud Abbas qui use de toutes les
manoeuvres possibles pour éviter des négociations directes auxquelles Israël ne
cesse de l’inviter.
On peut comprendre qu’étant donné cette
division croissante entre Hamas et Autorité palestinienne, entre Gaza et la
Cisjordanie, Mahmoud Abbas ne peut revenir à la table des négociations comme
représentant de tous Palestiniens pour
parvenir à l'établissement d'un Etat. Ceci d’autant plus que les grandes institutions financières estiment
que les infrastructures palestiniennes ne permettent pas la création d'un état
viable.
Pour essayer de faire
face à cet état de fait qui cause une déception grandissante des Palestiniens,
Mahmoud Abbas s’est donc engagé dans une guerre contre Israël par la voie de la
diplomatie : Obtenir le statut d’Etat observateur non membre à l’ONU lui
permettant surtout de poursuivre Israël pour ses "crimes" devant les
juridictions internationales.
Mais on est évidemment
en droit de se demander de quel Etat palestinien
s’agit-il ?
Les spécialistes en droit international nous
font remarquer que selon la Convention
de Montevideo de 1933 sur les droits et devoirs des Etats (reconnue comme
part du droit international coutumier), un Etat en tant qu'entité du droit
international doit posséder les éléments suivants :
-une population
permanente,
-un territoire défini,
-un
gouvernement unique et fonctionnel,
-la capacité d'entrer
en relation directe avec les autres états.
Ces conditions sont à
la rigueur remplies par la bande de Gaza
séparément ou une partie de la Cisjordanie (les zones A et B), séparément, mais certainement pas par l’Etat
imaginaire que veulent soumettre les Palestiniens à l’ONU. Un sois disant Etat
qui comprendrait la bande de Gaza, toute
la Cisjordanie y compris la zone C (contrôlée selon l’accord d’Oslo par Israël)
ainsi que Jérusalem. Cet Etat imaginaire que les Palestiniens voudraient
soumettre à la reconnaissance de l’Assemblée de l’ONU n’ayant ni un gouvernement fonctionnel ni un
territoire défini et reconnu, ne répond donc d’aucune manière aux conditions de
la loi internationale.
Il est clair par
concéquent que cette démarche palestinienne à l’ONU, même si elle aboutissait, ne changera en rien
la vie quotidienne des Palestiniens.
Elle ne leur causera en fin de compte que frustration et désillusion, surtout devant
la possibilité qu’Israël puisse décider de prendre à son tour des mesures
unilatérales.
Cela ne pourra
qu’attiser dangereusement les passions au risque de provoquer chez eux un relent
de violences ce qui serait dévastateur, compte tenu de la situation très fragile
de l’Autorité palestinienne qui vient
d’être confrontée à une vague de contestation
sociale.
Les pays occidentaux
et même ceux du groupe des "non alignés", devraient donc réfléchir par deux fois
avant de soutenir la démarche palestinienne à l’ONU qui, en fin de compte, va à
l’encontre de l’objectif souhaitable
de parvenir à l'établissement d'un Etat
palestinien au côté de l’Etat d’Israël, objectif qui ne peut être obtenu que par la voie de
négociations directes.
Z.T.
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