Les gisements gaziers en Israël : Un levier diplomatique d’importance
Dans la préface d’une étude* écrite en 1982 et
intitulée « Le poids politique du pétrole, mythe et réalité »,
j’avais cité Henri Kissinger qui dans ses Mémoires publiés la même année affirmait :
“…Transcending
even the economic revolution was the emergence of oil as a weapon of political
blackmail…Never before in history has a group of such relatively weak nations
been able to impose with so little protest such a dramatic change in the way of
life of the overwhelming majority of the rest of mankind.”
Ce développement mentionné par l’ancien secrétaire
d’Etat américain à propos de la fameuse crise pétrolière de 1973 a en effet été,
depuis, particulièrement frappant, dans l’attitude des pays occidentaux
vis-à-vis du Moyen-Orient et du conflit israélo-arabe sous l’influence des pays
pétroliers arabo- musulmans.
Sous l’effet de ce phénomène, Israël, dont
l’existence était pourtant mise en
question, a vu comme on le sait, son
champ de manœuvre diplomatique se rétrécir considérablement. Une situation qui
d’ailleurs perdure encore de nos jours.
Cela serait-il en voie de changer avec la
découverte en Israël de gisements gaziers importants ?
En effet
l'entreprise israélienne d'exploration de ressources énergétiques sous-marines
Israel Opportunity Resources a annoncé, ces jours derniers, la découverte
probable d'un nouveau gisement de gaz très important, le troisième, au large
des côtes israéliennes.
Au terme d'un forage exploratoire,
l'entreprise estime à 190 milliards de mètres cubes de gaz la capacité de son
champ de Pelagic, situé au large des côtes israéliennes, en face du port de
Haïfa.
"La quantité de gaz découverte et les
fortes probabilités de succès de l'exploitation en font la troisième découverte
sous-marine de gaz à ce jour au large des côtes israéliennes », a déclaré le président d'Israel
Opportunity Resources dans ce communiqué. Il faisait évidemment allusion aux
gisements de Tamar et de Léviathan, découverts en 2010 et dont la capacité est
estimée à respectivement 250 et 480 milliards de mètres cubes.
Il s’agit donc là de quantités d’hydrocarbures
importantes qui permettraient à Israël de bénéficier non seulement, d’une autosuffisance
énergétique mais aussi d’une exportation de considérables quantités de gaz (et
peut-être même de pétrole).
L’esprit d’entreprenariat israélien,
combiné à ces très grandes réserves d’hydrocarbures pourrait sans doute changer
bien des choses au Moyen Orient.
Les rapports de force entre Israël et les
nombreux Etats pétroliers arabo-musulmans pourraient alors s’inverser ou pour
le moins les placer sur un pied d’égalité énergétique. Cela à plus forte raison
que les Américains eux mêmes sont sur le point d’être autosuffisant en
hydrocarbures grâce à une nouvelle méthode de recherches et d’exploitations
pétrolières
Dans ces conditions, les hydrocarbures
israéliens ne serviraient pas seulement les intérêts économiques et militaires
de la Nation, mais aussi ses ambitions politiques et ses intérêts diplomatiques.
Z.T.
A publier
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