lundi 31 janvier 2011

Jerusalem-Est interdite aux Juifs ?

Jerusalem-Est interdite aux Juifs ? Par le Dr Zvi Tenney

Dans un communiqué de presse du 10 janvier dernier, le Ministère français des affaires étrangères déclare entre autres :

« La France condamne vivement la démolition de l’hôtel Shepherd, à Jérusalem-Est, en vue de la construction d’une nouvelle colonie….
Les colonies, y compris celles de Jérusalem-Est, sont illégales au regard du droit international et constituent un obstacle à la paix…. »

Il faut rappeler que l’hôtel Sheperd, a été construit dans les années 1930 pour le Grand Mufti de Jérusalem, Haj Amin el Husseini ,oncle d’Arafat, allié de Hittler et créateur de la division SS musulmane Handschar.Il a été en effet dernièrement détruit pour la construction de nouveaux logements Ce lieu, situé dans le quartier de Sheikh Jarrah, à Jérusalem-Est, a été acheté en 1985 par le millionnaire américain Irving Moskowitz précisément dans ce but.
En quoi ceci est-il condamnable sur le plan juridique ? Pour ce qui est de l’aspect politique de cette condamnation, on ne peut s’empêcher de faire un certain parallèle entre l’Alsace-Lorraine qui deviendra allemande après la capitulation française de 1870 et Jérusalem-Est de laquelle les Juifs furent chassés à la suite de leur capitulation devant la conquête Jordanienne en 1948 .
La question qu’on est tenté de poser au Quai d’Orsay est la suivante : Pourquoi les constructions de logements par les Français en Alsace-Lorraine après leur retour dans cette région en 1918, (suivi de l’expulsion d’environ 110.000 habitants d’origine allemande), ne sont pas considérés comme des « colonies illégales au regard du droit international » alors qu’il qualifie comme tel ceux construits par les Israéliens à leur retour à Jérusalem-Est depuis 1967 ?
Z.T.

En réaction à mon message ci-dessus, le Juriste international, David Ruzié de Paris me fait remarquer ce qui suit :
« Si sur le plan juridique vous avez parfaitement raison, en revanche, sur le plan politique, toute comparaison avec l’Alsace Lorraine manque de pertinence.
La France a recouvré sa souveraineté sur l’Alsace-Lorraine, tandis que le statut juridique de Jérusalem au regard du droit international reste à définir…..
Même si le projet de « corpus separatum » pour Jérusalem envisagé par la résolution 181 de 1947 peut être considéré comme tombé en désuétude, il n’en est pas de même de l’idée d’un partage (ce qui ne signifie pas 50/50) de la ville. »

Au sujet de ce « statut juridique de Jérusalem », ceux qui comme moi ne sont pas juristes sont en droit de se demander comment les faits suivants peuvent avoir une quelconque influence sur cette question :

1 Depuis la nuit des temps Jérusalem a toujours eu une population majoritairement juive.
Voilà ce qu’affirme par exemple le géographe et orientaliste hollandais Hadriani Relandi dans son ouvrage en latin : « PALESTINA » où il relate sa visite d’étude en Palestine en 1695 : .« C’est un pays quasiment dépeuplé où la population, en majorité juive avec une minorité chrétienne, habitait les villes de Jérusalem, Akko, Safed, Jaffa, Tibériade et Gaza, les Musulmans constituant une infime minorité pour la plupart des bédouins nomades.
…. Jérusalem, compte plus de 5000 habitants, quasi-tous Juifs, les autres, Chrétiens. Relandi y évoque à peine quelques familles musulmanes isolées, d’ouvriers temporaires. »

2. La Société des Nations, source de la légitimité internationale avant la création de l’ONU, décida en avril 1920, de destiner la Palestine (avec évidemment Jérusalem en son centre ) à la création d’un Foyer National Juif “compte tenu des liens historiques du peuple juif avec la Palestine “.

3 Comme l’affirme Ruzié lui même le projet de « corpus separatum » pour Jérusalem envisagé par la résolution 181 de 1947 peut être considéré comme tombé en désuétude.

4.La conquête de Jérusalem-Est par les Jordaniens en 1948 (dans le cadre de l’offensive arabe pour anéantir l’Etat d’Israël qui venait de naître ) n’a été reconnu que par l’Angleterre et le Pakistan ,le reste de la famille des Nations n’octroyant aucune légitimité à cette conquête.

5.A la suite de l’attaque jordanienne à partir ,entre autres,de Jérusalem-Est contre Israël en 1967 ,Israël dans le cadre d’une légitime défense a reconquis Jérusalem-Est et a réunifié les deux parties de Jérusalem en une seule ville qu’elle dirige depuis sous l’autorité d’une Municipalité élue par tous ses habitants juifs et Arabes et dépendant du Ministère israélien de l’intérieur.

Dans ces conditions comment expliquer que les logements construits par les Arabes à Jérusalem-Est et autorisés par la Municipalité de Jérusalem ne sont pas « illégaux au regard du droit international » alors que si ils sont construits par des Juifs, toujours avec l’autorisation de la Municipalité, ils sont « condamnables et illégaux au regard du droit international » ?

Cela ressemble à quoi ?
Z.T.